nouvelles extensions : révolution du nommage sur internet ?

L'actualité du web de ce début d'année 2014 traite abondamment du thème des nouvelles extensions de noms de domaine. Depuis la fin de 2013, il est en effet possible de pré-enregistrer des noms de domaine dans plusieurs centaines de nouvelles extensions, telles que le .web, le .paris, le .app ou le .blog. D'autres extensions seront réservées à un usage interne aux entreprises, comme le .total ou le .kpmg.

Nouvelles extensions de noms de domaine : une révolution du nommage sur internet ?

Ces nouvelles extensions, qui seront disponibles dans le courant de 2014 et 2015, sont présentées par la presse spécialisée comme une révolution du secteur du nommage. Les articles insistent sur les changements qu'elles devraient entraîner sur les comportements de navigation des internautes, le fonctionnement des moteurs de recherche et les modes de publication des éditeurs de sites internet.

Consultant spécialisé dans les noms de domaine, je présente dans deux courtes vidéos les nouvelles extensions et leur impact attendu. La première vidéo en dresse un panorama d'ensemble. Les personnes déjà familières du sujet peuvent directement consulter la seconde vidéo (note : vidéo désormais non disponible pour un problème de son), qui insiste sur des aspects plus techniques. Ceux souhaitant consulter les transparents sans les commentaires peuvent consulter la présentation Slideshare.

Essai de prospective sur l'impact des nouvelles extensions

En réalité, la sortie des nouvelles extensions s'apparente à un non-évènement, celles-ci n'ayant rien de nouveau et ne répondant à aucun besoin. La très grande majorité, ou peut-être même la totalité, restera inconnue du grand public et largement ignorée par les éditeurs de sites. En termes financiers, les registres devraient toutefois parvenir à plus ou moins bien rentabiliser leur investissement, essentiellement grâce aux montants élevés demandés aux entreprises en contrepartie de services de protection face au cybersquatting.

Update : 3 ans plus tard...

Mi-2017, nos prévisions se sont réalisées : les nouvelles extensions sont globalement ignorées par les éditeurs de sites et inconnues du grand public. D'après le revendeur de noms de domaine belge https://www.anagramme.be/, moins de 20 % des enregistrements de noms de domaine au 1er semestre 2017 ont concerné de nouvelles extensions. Et parmi celles-ci, la quasi-totalité sont enregistrés à des fins défensives ou spéculatives.

S'il reste risqué de créer une marque forte avec une nouvelle extension, certains référenceurs ont toutefois réussi de belles prousses en utilisant les nouvelles extensions pour simuler un domaine répondant exactement à une requête phare dans Google (voir notamment cet article dans Les echos).

Par exemple le nom de domaine simulation-de.credit est vu par Google comme un "nom de domaine exact" (Exact Match Domain) pour la requête "simulation de crédit". Par ailleurs, les brand domains commencent à être utlisés pour des usages ponctuels, par exemple avec Leclerc ou plus rarement en remplacement de l'ancien site, avec BnpParibas.

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